Nouvion-et-Câtillon

L'actuelle commune de Nouvion-et-Câtillon est née de la fusion, en 1845, des anciennes paroisses puis communes de Nouvion-l'Abbesse et de Câtillon-du-Temple, puis de Pont-à-Bucy en 1979.

"NOUVION-L'ABBESSE, village de l'ancienne Thiérache, bâti sur la rive droite de la Serre, à 20 k. au nord de Laon, autrefois de l'intendance de Soissons, des bailliage, élection et diocèse de Laon, aujourd'hui du canton de Crécy, arrondissement de Laon, diocèse de Soissons. Il y a tout lieu de croire que le domaine de Nouvion l'Abbesse appartint d'abord à l'église de Laon, des mains de laquelle il passa plus tard dans celles de l'abbaye de N.-D. de cette ville, d'où le surnom de l'abbesse appliqué à ce village. Au commencement du 12è siècle, Thomas de Marle était avoué de Nouvion l'Abbesse. Il y fit bâtir un château fort dans lequel une partie des Laonnois se retirèrent après la sédition de 1112. Mais le roi vint en faire le siège trois ans après, et l'ayant pris, fit pendre tous les hommes qui s'y trouvèrent.
Les religieuses de N.-D. ayant été chassées de leur maison en 1128, on les dispersa dans différents villages de leur domaine. Quelques unes furent placées à Nouvion l'Abbesse où l'on construisit pour elles un petit cloître.
Ce village fut ravagé par le duc de Bourgogne en 1472 et les Calvinistes mirent le feu à l'église en 1558. Un incendie considérable y réduisit en cendres 80 maisons le 1er avril 1779." (Dict. de Melleville)

Il y eut deux moulins à eau sur le territoire de cette commune : celui de Nouvion-l'Abbesse et celui de Pont-à-Bucy.

Localisation des moulins de Nouvion-l'Abbesse et de Pont-à-Bucy sur carte IGN (Géoportail, 2020)

 

1. Moulin de Nouvion-l'Abbesse

 

Moulin à eau assis sur un bief qui détourne l'eau de la Serre, parfois appelé le Moulin de l'Isle par opposition au l'une des deux usines qui composaient le moulin de Pont-à-Bucy au XIXe siècle, laquelle assise sur le territoire de Nouvion-l'Abbesse était surnommé le Moulin du Pont (voir partie consacrée au moulin de Pont-à-Bucy). Sous l'Ancien Régime, l'usine à blé de Nouvion-l'Abbesse appartenait à l'abbaye Saint-Jean de Laon.

Moulin nouvion cpaMoulin de Nouvion-l'Abbesse, carte postale ancienne.

Son existence est attestée dès la fin du XIIIe siècle. Le 25 juillet 1273, les enfants de Jehan Puceweur et de Sara, ainsi que ceux d'Éduin Puceweur et de Fara, vendent à l'abbaye, pour 8 livres parisis, le revenu de 8 jallois annuel qu'ils avaient sur le moulin des religieux à Nouvion-l'Abbesse.

En plus de l'usine à blé, le moulin fut équipé d'un tordoir (moulin à huile) dès le XVe siècle. En avril 1480, les moines accordent à Quentin CROCHART, meunier du Sart (Anguilcourt-le-Sart), un bail de 12 ans du « moulin tordoir, estable, jardin, lieu et pourpris » de Nouvion-l'Abbesse. Le redevance est fixée à six ânées de blé tel que de mouture (mesure équivalant à la charge d'un âne) payable chaque mois à la maison des religieux, plus, annuellement, la somme de 10 livres tournois, 5 livres de cire, moitié pour la trésorerie, moitié pour l'église Notre-Darme-la-Profonde de Laon, et enfin, 5 sols aux novices pour leurs Karesmeaulx (jours gras). Il est supposable que Quentin CROCHART ait eu à reconstruire le moulin, sans doute détruit lors du sac du village par le duc de Bourgogne en 1472.

Au XVIe siécle, à l'instar des moulins circonvoisins, celui de Nouvion fut très probablement ruiné à plusieurs reprises aux cours des guerres civiles ; les Calvinistes mirent notamment le feu à l'église en 1558. Il est debout et en état de fonctionnement dès 1622, exploité successivement par les meuniers Antoine MALAFAY et Jehan PLATTELIER, puis de nouveau ravagé peu de temps après la prise de La Capelle par les Espagnols en juillet 1636, événement qui marqua l'entrée de la région dans la guerre de Trente-Ans. C'est ce qui apparaît dans le bail que consentira six années plus tard, en avril 1643, l'abbaye de Saint-Jean à Barnabé GUILLAUME, meunier de Missancourt (Bertaucourt-Épourdon), afin que ce dernier reconstruise l'usine ; dans ce document, les moines se plaignent « que depuis 7 à 8 ans ils n'ont rien perçu des 6 asnées de bled de mouture que l'abbé leur a assignées pour leur nourriture et vestiaire, à prendre sur la redevance du moulin à eau de Nouvion-l'Abbesse, notamment après la prise de La Chapelle et les gens de guerres arrivés en ledit quartier.»

Le meunier de Missancourt avait négocié avec l'abbaye le traité suivant : en échange d'un bail emphytéotique de 99 ans, qui le rend quasiment propriétaire des lieux (propriété utile), il s'engage à reconstruire le moulin à eau, maison et usine. Il fera faire toutes les réparations à ses frais et versera chaque année au couvent la somme de 50 livres tournois, payable en deux termes égaux à la Toussaint et au 1er mai, la cire due au trésorier, et encore 7 livres, 5 sols et une poule suivant les anciens baux. Il pourra également rétablir le tordoir pour lequel il paiera chacun an au trésorier 4 pots d'huile. Ce bail lui fut accordé moyennant la somme de 20 livres.

La reconstruction fut rapide. Deux mois plus tard, le 15 juin 1643, GUILLAUME affermait le moulin par arrière-bail à Michel LUSSON, meunier du Sart-l'Abbé (Bucy-lès-Cerny). L'usine restaurée, la redevance annuelle augmenta considérablement. De 50 livres, elle passa à 130 livres que LUSSON devait, en plus de la cire, de l'huile et de la poule, acquitter au monastère, plus encore 12 livres à verser chaque année à Barnabé GUILLAUME.

Sources et références :

  • AD02, H 94 et 96.
  • Cartulaire de l'abbaye Saint-Martin de Laon.
  • THELLIEZ C., Aux Confins du Vermandois et du Laonnois, Syndicat d'Initiative de La Fère, 1963.

Meuniers, fermiers et auxiliaires du moulin de Nouvion-l'Abbesse

 


1480 :                        Quentin CROCHART

Meunier

  • Auparvant au moulin du Sart (Anguilcourt-le-Sart).
  • 23/04/1480 : "Par devant Pierre MAIGRET, juré royal à Laon, Quentin CROCHART, "maonnier, à présent demeurant au Sart près de La Fère-sur-Oize", prenait à ferme ou louage pour 12 ans "des religieux de Saint-Jehan de Laon de l'ordre de Saint-Benoist", le moulin tordoir, estable, jardin, lieu et pourpris séans à Nouvion-l'Abbesse". Il s'engageait à verser "chaque année 61 asnées de bled tel bled que de molture" (mesure équivalant à la charge d'un âne), payable chaque mois par égale portion à la maison des religieux". De plus la somme de 10 livres tournois, un pot une livre (soit 5 livres) de cire dont la moitié pour le trésorier, moitié pour Nostre Dame la parfonde, 4 sols "aux novices pour leur feste des Karesmeaulx (jours gras), devrait entretenir le moulin par les réparations, les moelles et les roes." (AD02, H 96)

1622 :                        Antoine MALAFAY

Meunier

  • 04/10/1622 : acte devant notaire à Laon. (AD02, 110 E 3)
  • Un jean MALAFAIT est maire de Pont-à-Bucy en 1628 (Baill. de La Fère, AD02, B 1027)

1634 :                        Jehan PLATTELIER

Meunier

  • 02/04/1635 : meunier de Nouvion l'Abbesse, acte devant notaire à Laon. (AD02, 98 E 10)

? - ap. 1643 :             Barnabé GUILLAUME    

Fermier

  • Meunier du moulin de Missancourt (Bertaucourt-Épourdon)
  • 17/04/1643 : bail de 99 ans du moulin de Nouvion-l'Abbesse (Nouvion-et-Câtillon) consenti par les religieux de l'abbaye Saint-Jean de Laon au profit de "Bernabé GUILLAUME, musnier demeurant de présent au moulin de Missancourt." (AD02, H 96)
  • 15/06/1643 : arrière-bail du dit moulin par GUILLAUME au profit de Michel LUSSON, meunier au Sart-l'Abbé. (id.)

1643 - ? :                  Michel LUSSON

Meunier

  • Auparavant au moulin du Sart-l'Abbé (Bucy-lès-Cerny).
  • 15/06/1643, arrière-bail du dit moulin par GUILLAUME au profit de Michel LUSSON, meunier au Sart-l'Abbé. (AD02, H 96)
  • Ensuite meunier du moulin de Pont-à-Bucy.

1665 :                        Robert LENOIR    

Meunier

  • Auparavant au moulin de l'Archantré (Remies), puis de Brissay.
  • 28/07/1665 : Robert LENOIR meunier du moulin de Nouvion l'Abbesse, contre Louis BELLE laboureur à Ribeauville. (Baill. de Ribemont, plumitifs, AD02, B 208, f° 95 v°)

av. 1672 - 1689 :       Jacques GUILLAUME  x  Marie LENOIR

Meunier

  • Fils présumé de Barnabé GUILLAUME, duquel il a probablement hérité du bail emphytéotique de 1643.
  • Fille présumée du précédent.
  • 12/07/1672 : Le curé et les marguilliers de l'église de Bernoville, contre Jacques GUILLAUME, meunier de Nouvion l'Abbesse. (Baill. de Ribemont, plimitifs, AD02, B 212)

2. Moulin de Pont-à-Bucy

 

Moulin à eau assis sur la Serre, affluent de l'Oise.

Moulin pont a bucy cpaMoulin de Pont-à-Bucy, carte postale ancienne.

PONT-A-BUCY, autrefois BURCY, Pons de Buxiaco. - Petit village de l'ancien Laonnois, bâti sur la rive droite de la Serre, à 17 k. au nord de Laon, autrefois de l'intendance de Soissons, des bailliage, élection et diocèse de Laon, aujourd'hui du canton de Crécy, arrond. de Laon, diocèse de Soissons. Parton, St-Denis. En 1440, un parti français fut attaqué par les troupes du comte de St-Pol au passage de la Serre à Pont-à-Bucy et mis en fuite, après avoir laissé bon nombre d'hommes sur le terrain. Ce village fut pillé en 1558 par les Espagnols. (Dict. de Melleville)

L'existence du moulin de Pont-à-Bucy est attestée dès le XIIe siècle. En 1148, il fut donné par le seigneur du lieu, Oilard de Guny, à l'abbaye de Saint-Martin de Laon qui en conservera la propriété jusqu'à la Révolution ; cette donation prévoyait une rente annuelle de 10 muids de froment envers le seigneur et le droit de pêche dans la rivière. Les habitants de Nouvion-le-Comte étaient contraints d'y venir moudre leurs grains, ce qui entraîna de nombreux conflits qu'on ne résoudra que quelques siècles après.

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Au début du XVIe siècle, Marie de Luxembourg fit exploiter ce moulin et en même temps contrôler le pont à péage qui lui appartenait à Pont-à-Bucy, faisant séparation entre les provinces Picardie et l'Île-de-France sur la route de Reims, Laon et Cambrai. Cette position faisait de cette petite paroisse un lieu dynamique, où voyageurs et commerçants de passage fourmillaient dans les tavernes, auberges et hôtelleries qui y fleurissaient.

En 1611, les habitants de Monceau-les-Leups, paroisse voisine dont le moulin était trop difficile d'accès, réussirent à s'exempter de la banalité à la suite d'un arrangement fort coûteux : ils obtinrent alors de faire moudre leurs grains à Pont-à-Bucy, moyennant le versement d'un quarteron de blé au moulin de Fressancourt. 

1663 : Exercice des droits de banalité des habitants de Monceau-lès-Leups au moulin de Fressancourt. Ces habitants s'exemptaient de cette banalité en payant chacun un quarteron de blé et faisaient moudre leurs grains à Pont-à-Bucy, en sacrifiant un boiteau par setier de blé moulu. (Baill. de La Fère, proc. civ., AD02, B 1166).

1730-1732 : Reconnaissance de la banalité des habitant de Nouvion-le-Comte au moulin de Pont-à-Bucy. (Baill. de Ribemont, sentence, AD02, B 267 ; inventaire, à consulter)

Sources et références :

  • Dictionnaire de MELLEVILLE (réédition).
  • THELLIER C., Aux Confins du Vermandois et du Laonnois, op. cité.
  • HARDY G., La Société rurale dans la Généralité de Soissons ; Moulins et meuniers (voir "Articles")

Meuniers, fermiers et auxiliaires du moulin de Pont-à-Bucy

 


av. 1618 - 1619 :       Antoine de LANDOUZY  x  Marguerite CHATELAIN

Meuniers, charpentier de moulin

Antoine * de LANDOUZY

  • Né aux alentours de 1575, fils probable d'Algis de LANDOUZY, meunier de La Flamengrie, ou de son frère Philippe, meunier d'Englancourt.
  • Fille de Pierre CHATELAIN, originaire de Nouvion-l'Abbesse, marchand à La Fère en 1621. Elle avait pour frères François et Claude qui demeuraient à Nouvion-l'Abbesse cette même année.
  • A l'instar des membres contemporrains de la dynastie meunière LANDOUZY, Antoine, était charpentier de moulin et a probablement reconstruit le moulin de Pont-à-Bucy, sans doute ruiné à la fin du XVIe siècle comme les moulins circonvoisins.
  • 1618 : Antoine de LANDOUZY, meunier du moulin de Pont-à-Bucy, témoin dans un procès intenté devant le bailli de Vermandois et le bailliage de La Fère, contre Nicolas LESAGE, abbé de Saint-Martin-de-Laon, pour le contraindre à rétablir les chaussées de Pont-à-Bucy où le roi perçoit un droit de vinage. (Baill. de La Fère, AD02, B 1151)
  • 06/03/1618 : vente par le couple de terres sises à Nouvion-l'Abbesse, au profit de Claude de FLAVIGNY, écuyer, sieur de Renansart et de Ribaudeville, par contrat passé devant Philippe de LANGELLERIE, notaire à Ribemont. (les archives de ce notaire n'existent plus ; l'acte est mentionné dans la vente du 26/05/1621, cf. infra)
  • 09/11/1619 : Quittance « portant Anthoine de LANDOUZY, naguere musnier du Pont a Bucy qui a receu dud. deffunct quinze livres.» (citée le 23/10/1623 dans l'inventaire après décès de François LEMAIRE, meunier suivant)
  • Ensuite au moulin de Presles-l'Évêque (Presles-et-Therny).
  • 26/05/1621 : vente de terres sises à Nouvion-l'Abbesse par Antoine de LANDOUZY, meunier et charpentier à Presles-Lévêque, et Marguerite CHÂTELAIN sa femme ; sont concernés Pierre CHÂTELAIN, son père, marchand demeurant à La Fère, François et Claude CHÂTELAIN, ses frères demeurant à Nouvion. (MARTEAU, not. à Laon, AD02, 98 E 1)

1619 - 1623 :            François LEMAIRE

Meunier

  • 15/11/1619 : Bail de 48 ans des "moullins & tordoir a eau du Pont a Bucy, leurs appartenances et deppendances, et un pré appelé le pré St Denis contenant une faux & demye au terroir dud. Pont", consenti par Nicolas LESAGE, abbé de Saint-Martin-de-Laon, au profit de François LEMAIRE, à commencer au jour de St Rémy 1619, passé devant FOURNIER (?) et LAURENT, notaires à Laon. (acte mentionné dans l'inventaire après décès ci-dessous)
  • Décédé en 1623, célibataire, sans enfants.
  • 26/10/1623 : Inventaire après décès ; la maison du moulin ne comprenait qu'une salle ou salette, surmontée d'un grenier avec une étable et une cour à côté « pour ranger les instruments.» (Baill. de La Fère, AD02, B 889)

1623 - ? :                  Louis BRAZIER

Meunier

  • Sans doute apparenté à Nicolas BRAZIER, meunier de Brissy en 1584, et Jehan BRAZIER, meunier de Ribemont en 1599.
  • S.d. : « Une information judiciaire contre Jean PONCELET l'Aîné et Jean PONCELET le Jeune, son fils, marchand à Pont-à-Bucy, à l'Escu de France, et leur serviteur Guillaume TESTART pour avoir "frappé à coup d'épée à sang" Isaac LEGRY, serviteur de Louis BRAZIER, meunier du moulin de Pont-à-Bucy, nous donne ainsi le nom de celui qui a remplacé LEMAIRE. » (THELLIEZ C., Aux Confins du Vermandois et du Laonnois, Syndicat d'Initiative de La Fère, 1963, p. 26 ; Thelliez indique la cote B 96, or celle-ci correspond aux procédures civiles du bailliage de Ribemont de 1739)

 ? - av. 1634 :            Jean SELLEUX

Meunier

  • Frère présumé du suivant ; est cité dans la sentence rendue vers 1634 contre ce dernier pour son bail du moulin de Pont-à-Bucy. (cf. infra)

 


ca 1634 :                   Antoine SELLEUX

Meunier

  • Auparavant au moulin de l'Archantré (Remies).
  • vers 1634 : Sentence rendue contre Antoine SCELLEUX meunier dem. au Pont-à-Bucy. Est question d'un précédent bail au proffit de Jean SCELLEUX et d'un contrat passé devant LEDOULX notaire. Acte très abimé, A TRANSCRIRE. (Baill. de Vermandois, AD02, BV 228)

av. 1648 - ap. 1650 : Michel LUSSON

Meunier, associé du suivant.

  • 17/01/1648 : cession faite par Michel LUSSON du droit de bail du moulin du Pont-à-Bucy au profit de Charles MARCHAND. (cf. sentence ci-dessous)
  • 20/04/1650 : acte d'association d'entre Charles MARCHAND et Michel LUSSON pour la moitié du bail du moulin du Pont-à-Bucy. (id.)
  • 04/09/1650 promesse par Michel LUSSON portant indemnité de toutes les conditions de l'association pour Charles MARCHAND, et portant notamment la vente de blé d'ahenier pour la somme de deux cens livres a cinquante cinq sols le septier, mesure de La Fere. (id.)
  • S.d. : « Veu l'instance pendante par devant d'entre Philippe COINTOY (?). marchand demeurant à La Fere, demandeur, contre Michel LUSSON, meusnier du Pont a Bussy, defendeur ; c'est a sçavoir la cession du 17 janvier 1648 faite par le demandeur du droit de bail du moulin du Pont a Bussy au profit de Charles MARCHAND ; l'acte d'association du 20 avril 1650 dud. Charles MARCHAND et de Michel LUSSON defendeur pour la moitié du bail ; une promesse du defendeur du 4 septembre 1650 portant indemnité de toutes les conditions de l'association pour Charles MARCHAND, et portant notament vente de blé d'ahenier pour la somme de deux cens livres a cinquante cinq sols le septier, mesure de La Fere ; l'acte d'apointé du 28 juillet 1651 ; et tout ce que les parties pnt produit. Nous faisons droit sur ladite instance, avons condamné et condamnons le defendeur de payer pour et l'aquit de Charles MARCHAND au demandeur, le blé qu'il luy a vendu jusqu'a la somme de deux cens livres a cinquante sols le septier, mesure de La Fere, ou le plus haut prix qu'il a valu depuis la demande, et outre ce de luy payerla somme de deux cens livres, faisants avec le prix du blé, les quatre cens livres portées par l'acte d'association passée au profit du demandeur, et en outre condamné le defendeur d'entendre et faire cesser les poursuite qui sont faites contre luy par l'abbé et religieux de St Martin, propriétaires du moulin du Pont a Bussy et ce pour les redevances dudit moulin ce depuis la cession du bail, en peine de tous depens, domage ... le defendeur condamné aux depens de la presente instance ..., ce par nostre jugement et a droit. » (Baill. de Vermandois, sentences, AD02, BV 231)


1648 - ap. 1650 :      Charles MARCHAND

Meunier, associé du précédent

  • 17/01/1648 : cession faite par Michel LUSSON du droit de bail du moulin du Pont-à-Bucy au profit de Charles MARCHAND. (cf. supra)
  • 20/04/1650 : acte d'association d'entre Charles MARCHAND et Michel LUSSON pour la moitié du bail du moulin du Pont-à-Bucy. (id.)
  • 04/09/1650 promesse par Michel LUSSON portant indemnité de toutes les conditions de l'association pour Charles MARCHAND, et portant notamment la vente de blé d'ahenier pour la somme de deux cens livres a cinquante cinq sols le septier, mesure de La Fere. (id.)

av. 1661 - 1671 :       Charles COMPAGNON  x  Madeleine d'HERSE

Meuniers

  • Né vers 1621.
  • Veuve de Nicolas de LAMARE, meunier du moulin d'Assis-sur-Serre.
  • 28/09/1661 : Traité entre les héritiers de Nicolas LAMARE concernant la 5e partie du moulin de Crécy : « Furent presents en leurs personnes Charles COMPAGNON, meusnier dem. au moulin du Pont a Bucy, mary et bail de Magdeleine DHERSE sa femme, icelle auparavant veufve de feu Nicolas LAMAR, vivant meusnier dem. au moulin d'Assy, oncle et tuteur pour une année seullement de Margueritte LAMAR, fille de deffunct Simon LAMAR, d'une part, et Jean VUATEAUX, laboureur à Crecy, mary et bail de lad. Marguerite LAMAR, d'aultre part, et reconurent les parties disans qu'elles estoient en grand débats et procedé ensemblement, en cas d'appel pardevant messeigneurs de la court du Parlement a payer pour la redevance d'un an seullement de la cinquiesme partie au total du louage du moulin de Crecy que ledict deffunct Nicolas LAMAR avoit loué, receu et touché, appartenant a lad. Marguerite LAMAR ... et au temps qu'il estoit son tuteur, et pour lequel procedé ... et aux grands fraictz qui en pouroient ... ». Font le traité suivant : « C'est asçavoir que moyenant la somme de 120 livres tournois que ledit Charles COMPAGNON a promis, promet et sera tenu de donner et payer audict Jean WATTEAUX audict noms, ses heritiers ou ayans cause, a trois fois et payement, sçavoir 40 livres cependant le 15e de febvrier prochain venant quarante livres, et au jour et feste de Sainct Martin d'hiver aussy prochain venant, et au jour et feste de Pasque que l'on dira six cens soixante troys, ledict Jean WATEAUX audict noms a tenu et tient quitte iceluy COMPAGNON audict noms et les heritiers dud. deffunct Nicolas LAMAR dudict louage de ladicte cinquiesme partie au total dudict moulin de Crecy pour le temps que ledict LAMAR l'avoit loué [...]».  (LHOSTE, not. à Crécy-sur-Serre, AD02, 314 E 11)
  • 15/05/1662 : Charles COMPAGNON, meunier du moulin de Pont-à-Bucy. (AD02, B 205)
  • 17/07/1666 :  Charles COMPAGNON, meunier de Pont-à-Bucy (Baill. de Laon, causes extra. ; AD02, BV 266/1).
  • Décédé le 14 juin 1671 à Pont-à-Bucy ; meunier, environ 50 ans.
  • Décédée le 1er février 1683 au moulin de Pont-à-Bucy.

1671 - 1695  :           Nicolas MERLET  x  Marie LAMARE

Meuniers

  • Fille et belle-fille des précédents.
  • 15/01/1677 : décès à Pont-à-Bucy de Magdeleine MERLET, fille de Nicolas, meunier du Pont.
  • 19/04/1679 : baptême à Pont-à-Bucy de Marie DEVAUX, marraine : Marie LAMARE, femme de Nicolas MERLET, meunier du Pont.
  • Décédé le 8 décembre 1679 à Pont-à-Bucy, "meunier de cette paroisse" ; témoins : Pierre et Charles MERLET, proches parents.
  • 15/02/1684 : décès au moulin de Pont-à-Bucy de Marie Anne MERLET, fille de Marie LAMARE, meunière dud. lieu, inhumée en sa présence et celle de Pierre MERLET son frère.
  • D'après THELLIEZ, le "meunier" de Pont-à-Bucy, non identifié, faisait passer la rivière clandestinement aux protestants de France qui fuyaient le pays après la révocation de l'Édit de Nantes.
  • Décédée au même lieu le 11 novembre 1695, meunière, environ 60 ans.

1686  :                Pierre MERLET

Meunier

  • Fils des précédents.
  • 04/08/1686 : baptême à Pont-à-Bucy de Mathieu Pacquet BERLIN (?) ; parrain : Pierre MERLET, meunier.

1695 - ap. 1699  :     Jacques GUILLAUME  x  Marguerite LAMBERT

Meuniers

  • Né vers 1670, fils de Jacques et de Marie LENOIR, meuniers du moulin de Nouvion-l'Abbesse.
  • Née vers 1677, fille de Jean et de Jeanne MERLET.
  • Mariés le 16 novembre 1693 à Pont-à-Bucy.
  • 01/04/1695 : décès à Pont-à-Bucy, chez Jacques GUILLAUME "meusnier de cette paroisse", d'une "pauvre passante du village de St Julien".
  • 13/01/1697 : meunier de Pont-à-Bucy au baptême de leur fille Marie Anne.
  • 25/08/1698 : idem, baptême de leur fils Charles Louis.
  • 13/03/1699 : meunier de Pont-à-Bucy, acte devant notaire à Laon. (AD02, 113 E 21)
  • Décédé le 18 octobre 1710 à Nouvion-l'Abbesse.
  • Décédée le 10 novembre 1729 au même lieu.

1705 - ap. 1718  :      Antoine DAGNEAU  x  Catherine FLOCQUET

Meuniers

  • Né le 26 novembre 1680 à Puisieux-et-Clanlieu, fils d'Antoine et de Magdeleine COLLART, meuniers de La Ferté-sur-Péron (La Ferté-Chevrésis).
  • Née à Grougis, fille de Jean et de Marguerite COLLART.
  • Mariés à Grougis le 14 janvier 1705 ; l'époux est de la paroisse de Pont-à-Bucy.
  • 22/05/1710 : décès dans la maison du moulin de Pont-à-Bucy de Pierre COLLART, garçon âgé de 45 ans, de la paroisse de Grougis, inhumé dans l'église.
  • 07/11/1710 : Meunier à Pont-à-Bucy, défendeur, contre Germain DANID (Baill. de Ribemont, AD02, B 77)
  • Cité meunier dans les baptêmes et mortuaire de leurs enfants à Pont-à-Bucy en 1705, 1707, 1711, 1712, 1714, 1718.

? - ? :                         Charles GUILLAUME

Meunier

  • 1738<...>1750 : rente obituaire de 15 livres due à la fabrique de Beautor par Charles GUILLAUME, meunier de Pont-à-Bucy. (Baill. de La Fère, audiencier, AD02, B 782)

? - ? :                         Jacques GUILLAUME

Meunier

  • 1746<...>1756 : acte de tutelle et émancipation des enfants de Jacques GUILLAUME, fermier du moulin de Pont-à-Bucy. (Baill. de La Fère, AD02, B 851 ; d'après l'inventaire, à consulter)

? - ? :                         Pierre François GUILLAUME

Meunier

  • 1752<...>1760 : apposition de scellés chez Pierre François GUILLAUME, meunier à Pont-à-Bucy (Baill. de La Fère, AD02, B 940)

Date de dernière mise à jour : 31/05/2020