Any-Martin-Rieux

Village de l'ancienne Thiérache situé sur le bord d'un ruisseau à 65 km au nord de Laon. Aneia est cité en 646. Ce lieu est cité au VI eme siècle dans les miracles de St Thierry Any appartint à Irmine, fille de Dagobert 1er qui en fit don à l'abbaye  de Trèves. Chef lieu d'une Châtellenie qui comprenait Any, Martin rieux, Fligny, La Neuville aux Jouttes et Tarzy. Elle dépendait de la baronnie de Rumigny et du duché de Guise. Any est qualifié de bourg dans le terrier de 1612. (Melleville)

Deux moulins à eau en l'an X : le Moulin d'Any et le Moulin du Pont ( ILLAIRE Martin, Énergie et subsistances : enquêtes sur les moulins à blé : an II-1809 : inventaire des articles F20/290 à 296, F10/226 et 310, Centre hist. des Arch. nat., 1998)

Le site du moulin d'Any est attesté dès le 16^e siècle, situé à côté du petit cours d'eau du Petit Gland. Dans la déclaration du 22 juin 1727 des biens du domaine d'Any appartenant aux seigneurs de Guise, il est fait mention du " moulin à eaüe Dasny, basti en bois couvert d'ardoize ainsi que les héritages sur lequel il est assis comme il se tient et comporte, tenant d'une lizière à la chaussée et au prez du grand étang ".

Le site de l'étang avec le remblai de la digue et le canal de dérivation est encore parfaitement lisible. L'une des marches du petit escalier en pierre bleue donnant accès au canal de dérivation porte la date de 1733. Bien qu'il s'agisse vraisemblablement d'un élément architectural provenant d'une partie non identifiée du moulin, cette date correspond sans doute à la construction ou à la restauration de ces bâtiments anciens dont rien n'a subsisté.

Les bâtiments en place, comprenant outre le logis du meunier, une étable à chevaux et une grange, sont homogènes et ont vraisemblablement été construits lors d'une seule campagne, la date en fers d'ancrage de 1828 sur l'élévation antérieure du logis correspond probablement à cette reconstruction.

Le moulin a abrité, dans un bâtiment aujourd'hui disparu, un atelier de fabrication de petit outillage dit atelier Rouet, mis en place au début du 20e siècle, et qui a employé jusqu'à une dizaine de personnes au cours de la 1ère moitié du 20^e siècle. Il subsiste de cette activité une collection de moules en bois. La roue a été emportée par les Allemands au cours de la 1ère guerre mondiale. Le bâtiment du moulin a été partiellement modifié par l'adjonction, au cours des années 1990, d'un balcon sur toute la façade de l'élévation postérieure. Le moulin dont l'activité cesse dès le 2^e quart du 20^e siècle, est aujourd'hui devenu une résidence secondaire.

Le logis, portant la date 1828 en fers d'ancrage, est en rez-de-chaussée surélevé sur un étage de soubassement qui abritait des caves et des étables. En moellon et pierre de taille calcaire, les élévations du rez-de-chaussée sont en brique avec un encadrement des ouvertures et un chaînage des angles en pierre de taille calcaire. L'élévation antérieure comporte trois lucarnes à croupe débordante. L'étable à vaches et la grange au sud du logis sont en moellon calcaire et partiellement en pierre de taille, avec le comble à surcroît en brique. L'ensemble du bâtiment est couvert par un toit à longs pans et pignon couvert en ardoise synthétique.

Source : Inventaire général des Hauts-de-France