Crécy-sur-Serre
Bourg de l'ancien Laonnois, bâti sur les deux rives de la Serre, à 15km au Nord de Laon, autrefois la généralité de Soissons, des bailliage, élection et diocèse de Laon, aujourd'hui chef-lieu de canton, arrondissement de Laon, diocèse de Soissons.
ll y a lieu de croire que Crécy est le Crusciniacum (écrit Crusciacum dans une charte de l'an 955) du testament de St Rémi, et non Crugny-en-Tardenois. Ce prélat tenait ce domaine de Ste Geneviève à qui il avait été donné au 5ème siècle par le roi Clovis, et à sa mort il en fit cadeau à l'église de Reims, des mains de laquelle il passa d'abord dans celles des moines de St Rémi de Reims, puis dans celles des religieuses de N.-D. de Laon. C'est à Crécy qu'en l'an 673, Thierry, roi de Neustrie, fuyant devant Ebroin qui le poursuivait parce qu'il lui avait retiré la charge de maire de son palais, fut atteint par ce même Ebroin et contraint de lui rendre cette charge.
Au 12ème siècle, Crécy appartenait, comme nous l'avons dit, à l'abbaye de N.-D. de Laon. Le fameux Thomas de Marle, étant devenu l'avoué de cette maison religieuse par suite de son mariage avec Melissende de Crécy, en profita pour faire bâtir un château-fort dans ce bourg. Mais ayant eu le malheur de s'aliéner le clergé par la protection qu'il accordait ouvertement aux Laonnois coupables de la rébellion de 1111, le roi vint en personne assiéger ce fort en 1115, l'emporta d'assaut et fit passer au fil de l'épée tous ses défenseurs, à l'exception des gentilshommes.
Baudoin, abbé de St Jean de Laon, affranchit les habitants de Crécy de la servitude , en 1190, et leur octroya une charte de commune dont les principales dispositions sont calquées sur celles de Laon. Il y ajouta quelques autres dispositions particulières, parmi lesquelles on doit remarquer les suivantes :
Les habitants de Crécy et Ceply durent reconnaître tenir toutes leurs terres à cens de l'abbaye de St Jean, et en conséquence lui devoir la 10ème gerbe pour dîme, la 12ème pour terrage, et pour vinage la dîme du vin récolté sur le terroir. Chaque chef de ménage s'engagea à lui payer annuellement pour capitation, trois deniers de bonne monnaie, et par chaque maison deux deniers. Il était accordé à tout individu qui voudrait s'établir sur le terroir de Crécy, un terrain de 200 pieds de long sur 60 de large, pour y bâtir une maison, sous la seule condition de payer à l'abbaye de St Jean un cens annuel de deux sous. Le mayeur et les échevins étaient laissés à la nomination des habitants qui, en échange de ces droits et franchises, s'engagèrent à payer annuellement à la même maison, un marc d'argent fin au poids de Troyes, un autre marc d'argent en place du droit de forage qui était aboli, et à accompagner l'abbé de St Jean, en armes et à leurs frais, toutes les fois qu'ils en seraient requis., pourvu cependant qu'ils pussent rentrer dans leur foyer le jour même.
Le 14ème siècle fut pour Crécy une époque de désastres sans fin. Edouard III, roi d'Angleterre, ayant pénétré dans la Thiérache en 1339, traversa ce bourg, avec ses troupes et y mit tout à feu et à sang. Vingt ans après, les Anglais y commirent de nouveaux ravages et ils incendièrent en 1373 ; le bourg entier fut consumé par les flammes. Enfin, ils vinrent encore le piller en 1380. L'église de Crécy, qui avait échappé à ces désastres, fut incendiée par les calvinistes en 1568. Les ligueurs s'emparèrent de ce bourg en 1589 ; mais il leur fut repris peu après par les royalistes.
Au siècle suivant, ce fut le tour des Espagnols. Ils le pillèrent une première fois en 1648 ; quatre ans après, ils l'incendièrent.
Une troupe française qui vint s'y loger en 1653, se porta aux mêmes excès et y mit le feu ; 25 maisons furent brûlées avec quantité d'autres bâtiments.
Enfin ,en 1712, le partisan hollandais Growestein non content de frapper une contribution de guerre sur ce bourg, y mit encore le feu qui consuma 60 maisons.
Un Hôtel-Dieu fut fondé à crécy en 1686 et confié à deux religieuses dont l'une devait se consacrer à l'éducation des jeunes filles pauvres. En 1695, Louis XIV réunit à cet hospice les maladreries d'Origny, Bronchamp, Pont-à-Bucy et Etouvelles. Culture en 1760 : 33 charrues de terres, 450 arpents de prés, 40 arpents de bois, 60 arpents de vignes, autant de chenevières. (Dict. de Melleville)
Meuniers, fermiers et auxiliaires du moulin de Crécy-sur-Serre
1621 - 1622 :
Meuniers
- Fille de Jehan VIEFVILLE, laboureur à Englancourt, lui-même petit-fils d'Isambart de PROISY, seigneur de la Plesnoie (Englancourt).
- 20/04/1621 : Claude ALLONGÉ dem. à Chigny, ayant les droits par transport de Claude SART, meunier, et Marie VIEFVILLE, sa femme, Michel SAUVREZY et Antoinette VIEFVILLE, sa femme, dem. à Assis-sur-Serre, et Pierre VIEFVILLE, meunier dem. à La Ferté-sur-Perron, contre Antoine de La FONS, écuyer, sgr de Proix et de la Plesnoie et damoiselle Reine de BONGARD, sa femme. (Baill. de Ribemont, plumitifs, AD02, B 198, f° 394 v°)
- 20/01/1622 : Acte concernant la succession d'Isambart de PROISY, concernant Antoine de la FONS, écuyer, seigneur de Proix et de la Plesnoie, en son nom et se portant fort pour Reine de BONGARD, sa femme, d'une part, et Claude ALLONGÉ, laboureur à Englancourt, ayant-droit par transport de Claude SART, meunier dem. à Crécy et Marie VIEFVILLE, sa femme, Michel SAUVREZY et Antoinette VIEFVILLE sa femme, dem. à Assis-sur-Serre, et Pierre VIEFVILLE dem. à La Ferté-sur-Perron, lesdits VIEFVILLE enfants et héritiers de défunt Jehan VIEFVILLE, leur père, lui-même [petit] fils et héritier en partie de défunt Isambart de PROISY son aïeul maternel. (BOSCHET Antoine, not. à Ribemont, AD02, 270 E 47)
av. 1624 - ap. 1639 :
Louis de LAMARE x Hélène BERGER
Meuniers
- 07/11/1624 : Acte devant notaire de Laon ; il est meunier de Crécy. Relevé par GA, à consulter. (AD02, 110 E 10)
- 23/01/1627 : Acte relatant que Louis DELAMARRE, meunier de Crécy, et Adrien LANDOUZY, meunier de Verly, se sont accordés depuis 3 mois environ pour marier Sacré LANDOUZY fils d'Adrien et Margueritte DELAMARRE fille de Louis. (Relevé par GA => S'agit-il du contrat de mariage ? ; Notaire Ribemont, AD02, 57 E 34)
- 08/01/1639 : Louis LAMAR de Crécy-sur-Serre. Jean, Nicolas, Pasquier LAMAR, † Simon LAMAR époux d'Anne CARLER, remariée à Nicolas CRETIEN, Marguritte LAMAR épouse de Sacré LANDOUZY de Crécy, Guise, Assis. Les dits LAMAR, fils d'Eline BERGER († fin juin 1635) et de Louis LAMAR. (Bailliage de Vermandois, Prés. de Laon, AD02, BV271/3 ; relevé par GA)
av. 1643 - 1650 :
Pasquier LAMARE x Marguerite DERSU
Meuniers
- Fils des précédents.
- 26/07/1643 : "Entre Me Antoine LECLERCQ, conseiller du Roy esleu en l... de Laon, demandeur contre Pasquier LAMARE, mosnier du moulin de Crécy & Margueritte DERSU sa femme, deffendeurs." (Baill. de Vermandois, prés. de Laon, sentences d'appointés, AD02, BV 141)
- 07/10/1647 : Bail par Me François BAILLY, procureur au siège royal de Saint-Quentin, au profit de Pasquier LAMARE, meunier dem. au moulin de Crécy, de plusieurs pièces de prés situés dans la prairie de Crécy et Poully, en présence de ... REGNIER et Sacré LANDOUZY, dem. aud. Crécy et Ribemont. (LHOSTE, notaire à Crécy, AD02, 314 E 7)
- 1650 : Inventaire après décès de Pasquier LAMARE, meunier du moulin de Crécy, en présence de Sacré de LANDOUZY, meunier des moulins de Ribemont, son beau-frère. (Source perdue)
1650 - 1671 :
Fourcy DUBOIS x Marguerite DERSU
Meuniers
- Veuve du précédent.
- 21/12/1650 : Contrat de mariage. (Source perdue)
- Décédée à Crécy, le 25 juin 1662.
- 1665 : Contrat de mariage entre Jean COURBRAN, 23 ans, fils de défunt Jean l'Aîné, et de Marie CHASTELLAIN sa mère dem. à Crécy, assisté d'elle, de Nicolas COURBRAN son frère, meunier dem. à Guise, et Antoine COURBRAN, son cousin, tordeur dem. à Crécy, avec Marguerite de La CHAUSSÉE, 22 ans, fille de Jean, maître menuisier à St-Quentin, assistée de lui, de maître Fourcy DUBOIS, son grand-oncle, lieutenant en la maréchaussée de Laon, dem. au moulin de Crécy. Autres témoins : Bonnaventure LAMARE, Estienne et Louise COURBRAN, frère et sœur du futur. (Bailliage de Vermandois, insinuations, AD02, BV 272/2)
- Décédé à Crécy, le 6 juillet 1671.
1671 - ap. 1689 :
Bonnaventure de LAMARE x Catherine TAVERNIER
Meuniers - Maire de Crécy
- Né vers 1643, fils de Pasquier et de Marguerite DERSU.
- Fille de Louis TAVERNIER et d'Anne PERSEVAL.
- 21/10/1671 : Contrat de mariage à Crécy. (Source perdue)
- Marchand au moulin de Crécy en 1672. Receveur du domaine de Crécy.
- 12/07/1689 : Bonnaventure LAMARD, ancien mayeur et fermier du moulin de Crécy avec Marguerite FRION, Vve de Claude MOISNE vivant maire en la justice foncière de Crécy, touchant le quart desdits moulins que le défunt MOISNE s'estoit rendu adjudicataire, ledit DELAMARE se déclarant satisfait dudit deffunt et de ladite FRION sa veuve, dudit quart desdits moulins jusqu'au 1er avril prochain, décharge celle ci. (LHOSTE, not. à Crécy, AD02, 314 E 420)
- -1713...19 : Mort par accident de Catherine DELAMARRE, fille de Bonnaventure DELAMARRE, maire de Crécy.
- Décédé le 18 septembre 1720 à Crécy.
- Décédée le 4 décembre 1737 à Crécy.
Date de dernière mise à jour : 05/01/2025